Traversée du marché des horreur (Managua, capitale du Nicaragua)
Terminus
Le bus nous lâche devant un marché. Ouf, il y a des gens dans cette ville. Des flics patrouillent en voiture. Avec nos gros sacs à dos, nous décidons de traverser le marché pour rejoindre deux rues plus loin la fameuse gare routière. Le plan de la ville que nous avons est impeccable, mais il se trouve que le marché est très étendu et surtout, nous ne savons pas trop vers où le bus nous a lâchés. Nous marchons donc au hasard. Les gens avancent d'un pas pressé. Tous ont l'air de s'activer pour quitter les lieux. De temps à autre nous croisons des regards stupéfaits avec une expression du type “mais ils sont fous ces deux là”... Ce qui a changé aussi par rapport à ce que nous connaissions du Nica, c'est la présence importante ici des “gogolites” (peut-être parce que c’est un marché ?!). Clochards, mendiants, ivrognes, drogués, fous, gens louches et tous les rejetés de la société. Tous un peu agressifs. Tout ce qui fait peur à Titine. Du coup, nous ne réfléchissons même plus à notre chemin. Nous marchons droit devant nous en nous activant aussi. Toujours avec nos gros sacs au dos qui attirent plus d'un regard. Quand enfin, au bout du labyrinte d'étals et de poubelles nous aboutissons dans une ruelle digne de ce nom, nous décidons de prendre un taxi. Ca devient vraiment trop craignos, et le soir commence à tomber. Mais là, surprise : on a beau siffler, héler, faire de grands signes… les taxis ne veulent pas s'arrêter dans le coin. Quand enfin un accepte de nous prendre, il faut s'activer pour rentrer dedans. Pas le temps de vraiment marchander. On roule tout en discutant. Et pas la peine de dire qu'une fois assis, les serrures de sécurité doivent être aussitôt enclenchées. “Il faut faire très attention ici nous dit le chauffeur. C'est très dangereux.” Heureusement que nous n'avions pas continué l'aventure à pieds car nous étions complètement à l'opposé de là où nous avons voulu aller et les kilomètres restant étaient des surfaces impressionnantes de bidonville et de gogolites. Du jamais vu !! Impossible d'imaginer dedans des gens “normaux” en train d’emprunter un trottoir !
L'arrivée à la deuxième gare routière est une autre histoire.