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Carnet de vadrouilleurs
4 février 2006

Récit en images... Etape à l'île d'Utila.

En attendant la navette pour l'île d'Utila. Avec Ross. Nous avons l'air zens et souriants, et pourtant c'était juste après le "coup de la carte bleue avalée".

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La côte caraïbe du Honduras, aux alentours de La Ceiba. Longues plages sauvages et vierges. Les montagnes surplombent majestueusement en arrière plan. Quand on voit ça, on se dit que vlà encore un pays qui mérite une meilleure exploration que ce qu'on en fait !! on va revenir un de ces quatre... avec plus de temps !!

On s'éloigne du port.

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Sur la photo avec Karine et Ross, un avant gout de ce qui nous attend : la navette était remplie... de touristes évidemment !! C'est notre premier concentré de "gringos" (sens primitif = américains, généralisé par "touristes blancs") depuis le départ. On n'en a jamais vu autant. Ca fait un peu peur... Autour de nous, on n'entend presque plus du tout l'espagnol. L'anglais domine, et le français-canadien aussi, avec son drôle d'accent...

Arrivés sur l'île, les racolleurs sautent sur les gringos : ils parlent tous anglais, français, espagnol, et même d'autres langues... ils exhibent leurs formules "logement/plongée", pour x jours minimum, avec possibilité de bouffe, y a internet, ya bungalow avec terasse vue sur mer, et patati et patata... les gringos écarquillent les yeux, les oreilles, se laissent convaincre... la plupart des touristes évidemment sont là pour le diplome de plongée... ça pue le fric. Il y a foule. Plus de place ici pour les "vrais latinos". Ceux de l'île sont européens ou américains en quête de fric et d'un autre mode de vie que chez eux... bonjour l'usine !!  A peine les pieds posés, Titine ne sent pas du tout l'ambiance.

Quand on explique aux gens qu'on n'est pas venu pour plonger, mais juste snorkeller, on nous regarde avec mépris de haut en bas, et on nous dit texto : "vous n'avez rien à faire ici, si ce n'est pas pour plonger"... Quand Karine et Ross "se font embarquer", Xav est tenté... Mais l'esprit dégoute tellement Titine qu'on décide de continuer dans notre spirit, du mieux que l'on peut. Difficile car toute l'île est vraiment organisée pour les gringos qui plongent ! Nous avons tout juste la chance de dégoter une chambre "backpaper" (pour routard, pas trop cher...) (le seul hotel de l'île à faire ça !!) : tout le reste c'est vraiment le truc de chicos !!

Passée ce premier abord un peu décevant de la petite île qu'on idéalisait pourtant tant depuis la Guyane - on l'avait tout de même programmé comme l'essentiel de notre étape au Honduras - , nous essayons de profiter comme on peut du lieu.

La mer est très très belle. Transparente, turquoise, bleue, verte.... Le sable blanc. Le soleil est là. Nous sommes heureux.

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MAIS .......

Déjà que l'île est petite, la plupart des plages sont privées : ils appartiennent à des hotels, ou des particuliers !!! Les bordures sont cachées par du béton, des jardins barbelés, et au mieux, on a une vue sublime ("de loin" bien sûr) et le plaisir reste seul pour les yeux ! Les panneaux ne manquent pas : "plages privées", "uniquement pour les clients", ou encore "5US$ par personne".

Les plages accessibles à pieds (quand on n'a pas de "bateau") sont rares. La principale est évidemment tout le temps bondée (ce n'est pas la côte d'Azur, mais ça casse suffisamment l'image de la petite île paumée tranquille et paradisiaque). Les touristes (quand ils ne sont pas à l'école de plongée) s'entassent sur le sable ou dans l'eau. Les jeunes locaux jouent au football américain, et parlent anglais. C'est quasimment le seul endroit où l'on peut mettre les pieds, nus, dans la mer !!

Quand on veut faire les originaux et s'éloigner un peu de la foule, dans la mer, il n'y a plus de sable : prennent place, coraux et rocailles tranchants, avec évidemment dans l'eau, des mines d'oursins... Et pourtant, qu'est-ce que c'est beau et tentant !! Comme la hauteur de l'eau sur des kilomètres (peut-être) va à peine au dessus de la cheville, la tentative de baignade (à partir du bord) en décourage plus d'un !

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Nous avons dégoté au bout de l'île une très belle plage, non baignable mais ombragée, sympa et... im00558212miracle, vide de monde ! Nous sommes tellement fiers de nous que nous sortons nos hamacs. A peine le dos posé, nous nous faisons envahir par des yens-yens (c'est comme ça qu'on les appelle en Guyane) : ce sont des insectes minuscules (plus petites que des mouches) qui piquent et irritent monstrueusement la peau. Après la photo, il fallait fuir à toute vitesse ! On comprend alors mieux pourquoi il n'y avait personne !

Une grande partie de l'île est aussi inaccessible à cause de la végétation et de la nature géologique du coin. Au delà de cette photo par exemple, on passe très difficilement. En plus des propriétés privées, on va, du coup, d'un bout à l'autre de l'île très facilement en quelques petites heures. Il n'y a pas de voitures sur l'île (heureusement !). Les gens circulent en vélos, scooters, et sortes de quads. Là où le village s'est concentré, c'est souvent l'embouteillage ! Ailleurs, c'est paisible.

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Nous avons maintes et maintes fois essayé d'explorer les coins les plus reculés... mais, c'est toute une expédition pour mettre les pieds dans l'eau, même avec des tongues (la prochaine fois, on prévoira des godasses spéciales pour la mer)... Et très souvent, nous avons dû renoncer à des baignades alors que les lieux étaient vraiment beaux et tranquilles. Toujours les mêmes problèmes : niveau de mer très très bas, faunes et flore coupantes ! Quelle frustration !

Parfois, derrière des buissons sauvages, des coins isolés et pas très jolis jolis, nous repérons au milieu de la mer les plots "repères à poissons" des écoles de plongée. Eux y accèdent évidemment en bateau, par la pleine mer. Pour notre snorkelling, nous nous y aventurons à la nage, en commençant par une étape monstrueuse :

- marcher dans de très grandes algues qui font blit blit, et où chaque pas soulève des nuages troubles de sédiments (qui cachent les serpents de mer);

- puis, marcher sur des coraux pointus (et oursins) (avec les palmes), jusqu'à avoir suffisamment d'eau pour nager à ras la surface sans se faire raper le corps;

Après quoi, on atteind le bonheur : une multitude d'énormes poissons, de toutes formes et de toutes les couleurs, et toute la magie du monde sous-marin (algues et coraux abstraits et colorés, bizzarreries fascinantes, etc...) ! De quoi passer des heures et des heures hors du temps, et oublier un peu l'île !

Nous essayons d'atteindre ainsi tous les plots qu'on dégote, à la nage !

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Avec toutes ces choses, nous avons raccourci notre séjour. Trois jours au lieu d'une semaine. Ils avaient sans doute raison : si on ne vient pas pour l'école de plongée avec le séjour de luxe tout compris, on n'a rien à faire sur l'île d'Utila. A moins d'avoir de bonnes chaussures pour marcher dans la mer !

De toute manière, le rhume de Titine s'est empiré, et pour la suite de nos aventures, c'était tout bon d'avoir des jours en plus pour ailleurs !

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